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Vente forcée d’un bien en indivision aux EAU : options amiables, action en partage et vente judiciaire

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Lorsqu’un bien immobilier est détenu en indivision (entre héritiers, ex‑époux, partenaires d’investissement) et que les co‑indivisaires ne parviennent pas à s’entendre, l’une des issues possibles est la vente forcée. Aux Émirats arabes unis, le Code civil et les règles des juridictions civiles/immobilières permettent d’organiser la sortie d’indivision par un partage amiable ou judiciaire, pouvant aboutir à une vente aux enchères et à la distribution du prix.

Quand parle‑t‑on d’indivision ?

L’indivision naît fréquemment :

  • En succession : plusieurs héritiers deviennent propriétaires ensemble du même bien ;
  • Entre ex‑conjoints/partenaires : bien acquis en commun avant séparation ;
  • En investissement : copropriété volontaire entre amis/famille.

Chaque co‑indivisaire détient une quote‑part idéale (ex. 50/50), sans division matérielle du bien. Les décisions clés (vente, travaux majeurs, bail) requièrent l’accord aux conditions prévues (contrat, règlement, loi).

Stratégie par étapes : privilégier l’amiable

Évaluation et discussion

Avant tout contentieux, il est conseillé de :

  • obtenir une évaluation indépendante (marché/loyers) ;
  • proposer un rachat de parts (buy‑out) ou une vente amiable du bien, avec calendrier et répartition du net.

Accord écrit

Un protocole précise : le prix, les modalités (délais, conditions suspensives), la gestion des charges/hypothèques, la mainlevée et la distribution du prix après remboursement des dettes.

À défaut d’accord : l’action en partage

Si l’amiable échoue, un co‑indivisaire peut saisir la juridiction compétente (tribunal civil/immobilier) pour solliciter :

  • Le partage en nature si le bien est divisible (rare pour un appartement/maison), ou
  • La vente judiciaire (licitation) aux enchères, avec distribution du prix selon les quotes‑parts après désintéressement des créanciers inscrits (banques, privilèges) et frais.

Le juge peut ordonner expertise/évaluation, désigner un commissaire à la vente ou orienter vers la plateforme d’enchères de la juridiction/exécution. Les co‑indivisaires sont informés et peuvent enchérir.

Hypothèques, saisies et autres charges

En présence d’une hypothèque ou d’une saisie, l’ordre de priorité s’applique : le prix de vente rembourse d’abord les créances garanties (capital/intérêts/frais) puis, le solde est réparti entre co‑indivisaires. Il est essentiel de :

  • collecter les états hypothécaires et certificats de non‑dette ;
  • négocier au besoin une mainlevée conditionnée au prix plancher de vente.

Déroulement d’une vente judiciaire (schéma courant)

  1. Saisine du tribunal : requête en partage/vente, pièces (titres, évaluation, correspondances, charges).
  2. Instruction : échanges, expertise, fixation des modalités (mise à prix, publicité, date d’enchères).
  3. Enchères : vente sur la plateforme approuvée, consignation du prix par l’adjudicataire.
  4. Distribution : paiement des créanciers, frais et restitution du solde net aux co‑indivisaires selon leur quote‑part.

Les délais varient selon la complexité (charges, contestations) ; l’anticipation documentaire limite les reports.

Documents et preuves utiles

  • Title deed/certificat de propriété et plan(s) ;
  • Contrat d’indivision/règlement de copropriété (le cas échéant) ;
  • Attestations de service charges (syndic/association) et utilities ;
  • État hypothécaire, relevés bancaires, échanges avec la banque ;
  • Évaluation indépendante actualisée.

Alternatives et garde‑fous

  • Clause de sortie dans les pactes d’associés/co‑ownership agreements ; droit de préférence conventionnel ;
  • Médiation : un accord structuré évite la décote parfois observée en vente judiciaire ;
  • Location temporaire du bien pour générer du cash‑flow en attendant la vente.

Impacts fiscaux et pratiques

Aux EAU, l’absence d’impôt sur les plus‑values des particuliers simplifie souvent la répartition. En revanche, demeurent : frais de transfert, droits/frais d’enchères, frais d’avocat et éventuelles pénalités de remboursement anticipé pour les prêts. Un budget réaliste est à prévoir.

La vente forcée en indivision est un ultime recours lorsqu’aucune solution amiable n’est possible. Une préparation rigoureuse (évaluation, collecte des pièces, traitement des charges), l’action en partage bien calibrée et la maîtrise de la procédure d’enchères permettent d’obtenir un prix conforme au marché et une distribution équitable. L’accompagnement par un conseil facilite la stratégie (négociation, saisine, exécution) et limite les risques de blocage.

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