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La technique réellement efficace pour échapper aux frais de succession

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La fiscalité successorale française peut paraître lourde ou complexe, mais elle repose sur des mécanismes précis. Certains permettent une exonération totale, d’autres, lorsqu’ils sont intégrés dans une démarche préparatoire cohérente, conduisent à une transmission sans droits, ou avec une charge très réduite.

Il ne s’agit pas de contourner la loi, mais de mobiliser les dispositifs prévus par le législateur pour organiser sa succession de manière conforme, protectrice et fiscalement maîtrisée.

Nous présentons ci-dessous quelques cas d’exonération, parmi d’autres prévus par le droit, ainsi que plusieurs techniques permettant d’aboutir à une transmission non taxée lorsqu’elles sont préparées suffisamment tôt.

Quelques cas d’exonération totale des droits de succession

Plusieurs dispositifs permettent, dans certaines situations, une exonération intégrale des droits de succession. Les quatre cas exposés ci-après n’épuisent pas le sujet mais illustrent les principaux mécanismes.

Le conjoint survivant et le partenaire de Pacs

Le conjoint marié et le partenaire lié par un Pacs sont exonérés totalement de droits de succession, sans limitation de montant.
Cette règle impose toutefois une réflexion sur le régime matrimonial et les clauses patrimoniales, afin d’assurer une protection adaptée du conjoint survivant et une transmission cohérente entre le premier et le second décès.

Les frères et sœurs répondant à des conditions strictes

Un frère ou une sœur peut être exonéré si trois conditions cumulatives sont réunies :

  • être célibataire, divorcé, séparé ou veuf ;
  • être âgé de plus de 50 ans ou atteint d’une incapacité permanente de travailler ;
  • avoir cohabité de manière continue avec le défunt durant les cinq années précédant le décès.

Ce dispositif demeure exceptionnel et nécessite un examen attentif des conditions.

Les héritiers en situation de handicap

Les héritiers lourdement handicapés bénéficient d’un abattement spécifique particulièrement élevé.
Dans de nombreux cas, cet abattement rend la part successorale totalement non imposable, selon la situation patrimoniale du défunt et la composition de la succession.

Certaines successions liées à un décès en service

Les successions de militaires, policiers, gendarmes, pompiers ou agents publics décédés dans des circonstances professionnelles particulières peuvent être entièrement exonérées.
Là encore, des conditions strictes s’appliquent et doivent être examinées au cas par cas.

À partir de quels montants une succession devient-elle taxable ?

En ligne directe (parents ↔ enfants), chaque héritier dispose d’un abattement de 100 000 €. Au-delà, s’applique un barème progressif, dont les principales tranches sont les suivantes :

  • Jusqu’à 8 072 € : 5 %
  • De 8 072 € à 12 109 € : 10 %
  • De 12 109 € à 15 932 € : 15 %
  • De 15 932 € à 552 324 € : 20 %
  • De 552 324 € à 902 838 € : 30 %
  • De 902 838 € à 1 805 677 € : 40 %
  • Au-delà : 45 %

Les transmissions aux frères et sœurs, neveux, collatéraux ou tiers sont soumises à des barèmes plus élevés et à des abattements beaucoup plus faibles, ce qui peut entraîner une imposition significative en l’absence de préparation.

Assurance-vie : dans quels cas devient-elle taxable ?

L’assurance-vie bénéficie d’un régime fiscal distinct de celui de la succession, ce qui en fait un outil particulièrement utile dans une stratégie de transmission.

Versements effectués avant 70 ans

Chaque bénéficiaire dispose d’un abattement de 152 500 €.
Au-delà :

  • taxation à 20 % jusqu’à 700 000 € transmis après abattement,
  • taxation à 31,25 % au-delà.

Cette mécanique permet d’organiser une transmission importante en maintenant une fiscalité maîtrisée.

Versements effectués après 70 ans

  • Les primes versées au-delà de 30 500 € sont soumises aux droits de succession,
  • Les intérêts et plus-values générés par ces primes sont intégralement exonérés.

Ainsi, même après 70 ans, l’assurance-vie demeure un instrument pertinent, à condition d’être utilisée dans un cadre structuré.

Trois techniques permettant une exonération ou une charge fiscale très faible

Ces mécanismes ne constituent pas des solutions isolées mais s’inscrivent dans une démarche de préparation patrimoniale rigoureuse, adaptée à la situation familiale et aux objectifs du disposant.

Le démembrement de propriété

Transmettre la nue-propriété d’un bien en conservant l’usufruit permet :

  • de réduire la valeur taxable lors de la donation,
  • d’assurer qu’au décès, l’usufruit s’éteindra automatiquement,
  • et que les nus-propriétaires deviendront pleins propriétaires sans acquitter de droits de succession.

Cette technique est particulièrement adaptée aux biens immobiliers et aux parts de sociétés civiles.

Les donations anticipées et échelonnées

Les abattements se reconstituent tous les 15 ans.
Une stratégie de donations anticipées permet donc de transmettre progressivement des sommes importantes sans taxation.

Exemple : un couple avec deux enfants peut transmettre jusqu’à 400 000 € tous les 15 ans sans droits (100 000 € par parent et par enfant).

Répétée sur plusieurs périodes, cette démarche réduit fortement l’assiette taxable au décès.

L’assurance-vie intégrée dans une stratégie globale

Lorsque :

  • les contrats sont ouverts suffisamment tôt,
  • les versements sont répartis de façon réfléchie,
  • la clause bénéficiaire est précisément rédigée,
  • et les abattements sont correctement utilisés,

l’assurance-vie permet dans de nombreux cas une transmission sans droits, dans le cadre juridique fixé par le législateur.

Transmission d’entreprise : l’engagement Dutreil

Les dirigeants d’entreprise bénéficient d’un dispositif particulièrement favorable : le pacte Dutreil, qui permet une exonération de 75 % de la valeur de l’entreprise lors de la donation ou de la succession.

Combiné à une donation anticipée, il peut ramener la charge fiscale à un niveau très faible.
Le dispositif est cependant technique et impose le respect strict de conditions (engagements de conservation, seuils de détention, poursuite de l’activité). Une analyse approfondie est indispensable.

Échapper aux droits de succession est avant tout une question de préparation

La réduction, voire l’absence, de droits de succession ne repose pas sur une solution isolée, mais sur :

  • l’identification des régimes d’exonération applicables,
  • l’utilisation rigoureuse des mécanismes juridiques prévus par la loi,
  • une anticipation suffisante,
  • une cohérence entre les aspects civils, fiscaux et familiaux,
  • la sécurisation des actes et des choix adoptés.

En adoptant une démarche structurée, il est possible d’assurer une transmission conforme à vos objectifs, protectrice pour vos proches et fiscalement maîtrisée, dans le respect strict du cadre juridique.

Nos avocats experts en succession se tiennent à votre disposition pour vous conseiller et vous assister dans toutes vos démarches. Nous proposons des consultations en présentiel ou en visioconférence. Vous pouvez prendre rendez-vous directement en ligne sur www.agn-avocats.fr.

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