
Qu’est-ce qu’un divorce pour faute ? Dans quels cas est-il justifié ? Quels sont ses avantages ? Nous répondons à vos questions.
Le divorce est un événement marquant dans la vie d’un couple. En France, plusieurs types de procédures existent pour mettre fin à un mariage : le divorce par consentement mutuel, le divorce pour altération définitive du lien conjugal, le divorce pour acceptation du principe de la rupture, et le divorce pour faute. Ce dernier, bien que moins fréquent aujourd’hui, continue à susciter de nombreuses questions.
Quelle est la définition du divorce pour faute ?
Le divorce pour faute est défini par l’article 242 du Code civil. Il peut être demandé par l’un des époux lorsque l’autre a commis une ou plusieurs fautes constituant une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage, rendant intolérable le maintien de la vie commune. Ces fautes peuvent être d’ordre moral, physique ou matériel.
Les obligations du mariage sont notamment la fidélité, le respect, le secours et l’assistance, et la cohabitation.
Ainsi, des comportements tels qu’une infidélité notoire, les violences conjugales, les injures graves ou encore des manœuvres financières malhonnêtes peuvent constituer des fautes.
Quel est l’intérêt juridique du divorce pour faute ?
Le principal intérêt du divorce pour faute réside dans la reconnaissance d’une responsabilité. Contrairement au divorce par consentement mutuel où les raison du divorce et donc les torts ne sont pas évoqués, le divorce pour faute établit un lien de cause à effet entre le comportement fautif d’un époux et la rupture du mariage.
Cela peut représenter une forme de justice pour la partie lésée, qui souhaite voir reconnue officiellement la souffrance qu’elle a endurée.
Ce type de divorce peut ainsi être perçu comme un acte réparateur. La décision de justice qui statue sur les torts peut avoir une portée symbolique très forte. Pour certaines personnes, surtout en cas de violences ou d’humiliations répétées, il est important que l’instance judiciaire reconnaisse et condamne moralement les agissements du conjoint fautif.
Quel sont les conséquences financières du divorce pour faute ?
- Les dommages et intérêts
L’article 266 du Code civil prévoit la possibilité pour un époux de réclamer des dommages et intérêts lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de l’autre conjoint. Cette indemnisation vise à réparer le préjudice moral causé par le comportement fautif du conjoint. Il peut s’agir, par exemple, de préjudices liés à des violences, à une infidélité notoire ou à une conduite dégradante.
- La prestation compensatoire
En principe, la prestation compensatoire, qui se définie comme une somme destinée à compenser la disparité de niveau de vie créée par le divorce, est due indépendamment des torts. Toutefois, en cas de faute particulièrement grave, le juge peut refuser d’accorder une prestation compensatoire au conjoint fautif, ce qui constitue un enjeu non négligeable dans la procédure.
Quels sont les autres intérêts du divorce pour faute ?
Malgré la complexité de la procédure, le divorce pour faute peut avoir un intérêt psychologique fort. Pour certaines victimes, notamment dans des cas de violence conjugale ou de harcèlement moral, engager une telle procédure permet de se reconstruire. Faire reconnaître officiellement qu’elles n’ont pas été responsables de la rupture du mariage, qu’elles ont été victimes d’un comportement injuste, peut aider à tourner la page.
Le divorce pour faute aujourd’hui : un recours exceptionnel mais encore utile
Statistiquement, le divorce pour faute représente une part minoritaire des divorces en France (moins de 10 % selon les dernières données). Cela s’explique par la simplification des autres procédures et par l’évolution des mentalités : aujourd’hui, on privilégie souvent des ruptures consensuelles ou plus discrètes.
Néanmoins, le divorce pour faute n’a pas disparu, et il conserve tout son intérêt dans certains cas graves. Il s’adresse à celles et ceux pour qui il est essentiel de faire reconnaître une injustice, de protéger leurs droits ou d’obtenir une réparation morale ou financière.
Le divorce pour faute n’est pas un simple acte juridique : c’est aussi un acte moral, personnel et parfois politique. Il permet à une personne victime de manquements graves au contrat matrimonial de faire reconnaître son préjudice et de défendre ses intérêts. S’il peut être coûteux, long et éprouvant, il constitue parfois la seule voie acceptable pour sortir dignement d’un mariage douloureux. Son intérêt réside donc moins dans ses bénéfices matériels que dans la reconnaissance d’un tort et la possibilité, pour la personne lésée, de reprendre le contrôle de son histoire.
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