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Trop-perçu par l’URSSAF : comment réagir à une demande de remboursement ?

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Recevoir un courrier de l’URSSAF réclamant le remboursement d’un trop-perçu peut surprendre, voire inquiéter. Pourtant, ces situations sont fréquentes et encadrées par un cadre juridique précis. Il est essentiel de bien comprendre les règles applicables pour éviter toute erreur ou précipitation. En connaissant les étapes à suivre, les délais à respecter et les recours possibles, vous pourrez défendre efficacement vos droits et éviter des conséquences financières indésirables. Ce guide vous accompagne pas à pas pour réagir de manière éclairée à une telle demande.

Vérifier la réalité du trop-perçu

Avant toute démarche, il est indispensable de s’assurer que la somme réclamée par l’URSSAF correspond bien à un trop-perçu réel. L’organisme doit être en mesure de justifier sa créance, c’est-à-dire de prouver qu’un montant a été indûment versé. Selon l’article L243-6 du Code de la sécurité sociale, l’URSSAF dispose d’un délai de trois ans pour réclamer le remboursement de cotisations versées à tort, sauf en cas de fraude ou de fausse déclaration. Il est donc important de vérifier la période concernée, le montant exact et la nature des sommes en cause. N’hésitez pas à demander à l’URSSAF la communication de toutes les pièces justificatives (bordereaux de cotisations, relevés de compte, écritures comptables) afin de contrôler la réalité du trop-perçu.

Pour vérifier la réalité du trop-perçu, il convient d’examiner en détail le montant réclamé, la période visée et le mode de calcul utilisé par l’URSSAF. Comparez les sommes versées avec celles effectivement dues, en tenant compte des éventuels ajustements ou régularisations. Si des écarts apparaissent, demandez des explications précises à l’URSSAF. Vous pouvez également solliciter la transmission de tous les documents ayant servi de base à la demande de remboursement. Cette étape est cruciale pour éviter de rembourser à tort une somme qui ne serait pas réellement due.

Le décret n°2025-578 du 25 juin 2025, en vigueur depuis le 28 juin, modifie les règles de cotisations URSSAF, notamment le seuil de non-recouvrement et le délai de remboursement. Désormais, le seuil de non-recouvrement des URSSAF est relevé à 2,5 % du plafond mensuel de la sécurité sociale, soit 99 € (contre 50 € auparavant). Ainsi, depuis le 28 juin 2025, les cotisations URSSAF inférieures ou égales à 99 € peuvent ne plus être recouvrées. Cette mesure vise à simplifier la gestion des petits montants et à éviter des démarches administratives disproportionnées.

Apporter la preuve de sa position

En cas de contestation du trop-perçu, la charge de la preuve incombe à l’URSSAF, qui doit démontrer l’existence de la créance. Toutefois, il appartient également au cotisant de fournir des éléments précis pour appuyer sa contestation. Il est donc recommandé de rassembler tous les justificatifs utiles : preuves de paiement, relevés bancaires, correspondances échangées avec l’URSSAF, ou tout document attestant d’une erreur d’imputation. Plus votre dossier sera documenté, plus vous aurez de chances d’obtenir gain de cause. N’hésitez pas à présenter vos arguments de façon claire et structurée, en expliquant point par point les raisons de votre désaccord.

Une contestation efficace doit toujours s’appuyer sur des éléments concrets et chiffrés. Si vous ne fournissez pas de preuves ou d’arguments précis, votre demande risque d’être rejetée. À l’inverse, si vous démontrez, par exemple, qu’un paiement a été mal imputé ou qu’une somme a déjà été réglée, l’URSSAF pourra annuler sa demande de remboursement. Il est donc essentiel de conserver tous les documents relatifs à vos paiements et à vos échanges avec l’organisme, afin de pouvoir les produire en cas de litige.

Tenir compte des délais et des exceptions

Le délai de prescription de trois ans, prévu par l’article L243-6 du Code de la sécurité sociale, s’applique à la plupart des demandes de remboursement de trop-perçu. Toutefois, ce délai peut être suspendu dans certaines circonstances exceptionnelles, notamment si le cotisant se trouve dans l’impossibilité d’agir dans les délais légaux en raison d’un empêchement majeur (maladie grave, force majeure, etc.). Il est donc important de signaler rapidement toute difficulté susceptible de vous empêcher de respecter les délais, afin de préserver vos droits.

Attention : en cas de fraude ou de fausse déclaration, la prescription ne s’applique pas. L’URSSAF peut alors agir à tout moment pour réclamer le remboursement des sommes indûment perçues. Il est donc essentiel d’être transparent et de fournir des informations exactes lors de vos déclarations et échanges avec l’organisme.

Adopter une démarche méthodique

Pour faire face à une demande de remboursement d’un trop-perçu URSSAF, il est recommandé d’adopter une démarche rigoureuse et organisée. Commencez par vérifier le calcul du trop-perçu et la régularité de la notification reçue. Si vous identifiez une erreur, agissez rapidement en demandant une rectification ou en saisissant la commission de recours amiable. En cas de contestation, rassemblez tous les éléments de preuve nécessaires pour étayer votre position. Si la dette est avérée, n’hésitez pas à solliciter des facilités de paiement ou à demander une remise partielle, notamment en cas de difficultés de trésorerie. Une gestion proactive et méthodique de la situation vous permettra de limiter les risques et de préserver au mieux vos intérêts.

En résumé

Une demande de remboursement de trop-perçu par l’URSSAF n’est jamais automatique. Elle doit être justifiée, notifiée dans les formes, et reposer sur des données exactes et vérifiables. Le cotisant dispose de plusieurs moyens pour vérifier la légitimité de la demande et faire valoir ses droits.

En cas de désaccord, il existe des voies de recours amiables et contentieuses, ainsi qu’une prescription triennale protectrice. Si la dette est confirmée, des solutions d’aménagement ou de remise peuvent être envisagées pour éviter des difficultés financières.

La clef pour bien gérer ce type de situation réside dans la réactivité, la conservation rigoureuse des preuves de paiement et la traçabilité de toutes les démarches effectuées auprès de l’URSSAF.

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