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Congés annuels aux EAU : droits, calcul, report et indemnisation

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Le congé annuel constitue un droit fondamental des salariés aux Émirats arabes unis (EAU). Sa durée, ses modalités d’acquisition et d’utilisation, ainsi que ses règles de report et d’indemnisation, sont encadrées par le droit du travail. Ce guide pratique présente les principes clés pour les employeurs et les salariés, avec un focus sur l’articulation avec les jours fériés et d’autres types de congés.

Durée et éligibilité

Après une année complète de service continu chez le même employeur, le salarié a droit à 30 jours calendaires de congé annuel. Cette règle s’applique aux contrats à durée déterminée comme indéterminée. Avant le seuil d’un an, un droit proportionnel peut être calculé selon le temps de présence effectif.

Acquisition et calcul pro rata

Le congé s’acquiert au fil des mois à raison d’environ 2,5 jours par mois. En cas de départ en cours d’année, l’employeur calcule un reliquat de congés au prorata des mois travaillés. La politique interne peut préciser le mode de décompte (arrondi, seuils mensuels) dans le respect des minima légaux.

Planification et préavis

L’employeur organise les périodes de congés, en conciliant les besoins opérationnels et les souhaits du salarié. Un préavis raisonnable est attendu de la part du salarié, conformément à la politique interne. Les périodes de forte activité peuvent justifier un décalage, à condition de préserver l’effectivité du droit au repos.

Report des congés et politique d’entreprise

Le report à l’année suivante est en principe possible, sous réserve des règles prévues par l’employeur (plafond de report, date limite d’utilisation). L’objectif consiste à garantir la prise effective du repos et à éviter l’accumulation excessive de jours non utilisés. Les pratiques varient : certaines entreprises imposent une consommation partielle avant fin d’exercice, d’autres autorisent des reports plus larges.

Indemnisation des congés non pris

En cas de rupture du contrat (démission, licenciement, terme), les jours de congé non utilisés donnent lieu à une indemnité compensatrice calculée sur la base du salaire habituel du salarié, en prenant pour référence la rémunération la plus récente. Cette indemnité vise à rétablir l’équilibre financier lorsque la prise effective n’a pas été possible.

Congé annuel et période d’essai

Pendant la période d’essai, le droit au congé annuel payé est en principe suspendu, sauf dispositions internes plus favorables. Certaines entreprises permettent néanmoins des absences rémunérées ou non, selon l’ancienneté atteinte et les besoins opérationnels.

Jours fériés et congés annuels : deux régimes distincts

Les jours fériés nationaux (Aïd, Nouvel An, Fête nationale, etc.) sont indépendants du congé annuel. Lorsqu’un salarié travaille un jour férié, une majoration spécifique (par exemple 150 % du salaire de base) peut s’appliquer conformément à la réglementation interne et aux usages. Un férié tombant pendant un congé annuel n’est, en principe, pas décompté des jours de congé, selon la politique de l’employeur.

Articulation avec d’autres congés

Le congé annuel coexiste avec d’autres droits à absence : congé maladie (paliers de rémunération), congé maternité/paternité/parental, congé pour pèlerinage (Hajj), congé d’études, congés pour événements familiaux (décès). Il convient d’éviter les chevauchements non autorisés et de qualifier précisément chaque absence pour appliquer le bon régime.

Bonnes pratiques de gestion

  • Élaborer un calendrier prévisionnel partagé, avec validation des managers et visibilité sur les périodes « critiques ».
  • Fixer des règles claires de report et de plafonnement, communiquées dès l’onboarding.
  • Automatiser le suivi des soldes (logiciel RH) et rappeler les échéances d’utilisation.
  • Préciser la méthode d’indemnisation à la rupture (base de calcul, éléments inclus/exclus).
  • Encourager la prise effective des congés pour prévenir les risques psychosociaux.

Exemples concrets

Exemple 1 : un salarié avec 14 mois d’ancienneté dispose de 30 jours pour la première année et d’un prorata de 2,5 jours pour les deux mois supplémentaires, soit 5 jours additionnels sous réserve des règles internes.

Exemple 2 : en cas de départ au 9ᵉ mois de l’exercice, l’indemnité de congé portera sur environ 22,5 jours (2,5 × 9), ajustés selon la politique de décompte et les jours déjà consommés.

Le congé annuel aux EAU repose sur des principes simples : 30 jours après un an, acquisition mensuelle, planification par l’employeur et indemnisation à la rupture. La clarté des politiques internes (report, décompte, fériés) et la tenue d’un suivi rigoureux sécurisent la conformité et la qualité de vie au travail. En cas de situation particulière (conflit de planning, rupture, chevauchement d’absences), un avis juridique permet de prévenir les litiges et d’aligner les pratiques sur le cadre légal.

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