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Permis de travail aux Émirats Arabes Unis : types, conditions, procédures et coûts

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Le permis de travail est la clé d’une embauche régulière dans le secteur privé aux Émirats arabes unis (EAU). En vertu du droit du travail émirien, nul ne peut travailler sans permis délivré par le Ministry of Human Resources and Emiratisation (MoHRE). Ce guide présente, de manière pédagogique, les principaux types de permis, les conditions d’obtention, les démarches de demande, de renouvellement et d’annulation, ainsi que les coûts et les sanctions applicables.

Cadre légal et principe

Le fondement juridique figure dans le Federal Decree-Law n° 33 de 2021 sur la régulation des relations de travail et ses textes d’application. Il est expressément interdit de travailler sans permis en cours de validité. De même, un employeur ne peut recruter ou faire travailler une personne sans avoir obtenu le permis adéquat conformément aux procédures du MoHRE. Certaines modalités pratiques sont précisées par des résolutions du Cabinet et des arrêtés ministériels, notamment pour les frais, la classification des entreprises, les motifs de suspension et les formulaires de contrats.

Simplification des démarches : la Work Bundle

Pour fluidifier l’expérience des entreprises et des salariés, la plateforme Work Bundle regroupe en une procédure unifiée plusieurs étapes auparavant éparses (permis de travail, visa de résidence, examens médicaux, biométrie pour l’Emirates ID, etc.). Cette intégration réduit les pièces requises, le nombre de déplacements et les délais de traitement, qui peuvent passer d’environ 30 jours ouvrés à environ 5 jours, sous réserve de la complétude du dossier et de la conformité de l’employeur.

Les principaux types de permis de travail

Le MoHRE propose un éventail de permis adaptés à la nature de l’activité et au profil du travailleur. À titre indicatif, on distingue notamment :

  1. Permis pour recruter un travailleur depuis l’étranger (validité usuelle : 2 ans).
  2. Permis de transfert d’un travailleur non national d’un établissement à un autre (validité usuelle : 2 ans).
  3. Permis pour résident sous parrainage familial (emploi depuis les EAU).
  4. Permis temporaire (mission limitée dans le temps auprès d’une autre entité).
  5. Permis « mission » (recrutement depuis l’étranger pour une tâche/projet déterminé).
  6. Permis à temps partiel (cumul possible auprès de plusieurs employeurs sous conditions).
  7. Permis pour mineur (15 à 18 ans), encadré par des garanties spécifiques.
  8. Permis « formation/emploi étudiant » (jeunes dès 15 ans dans un cadre adapté).
  9. Permis pour ressortissants EAU/CCG.
  10. Permis pour titulaires de Golden Visa.
  11. Permis « stagiaire national » (formation de citoyens EAU, 12 mois renouvelables).
  12. Permis de travail en freelance (activité indépendante sans contrat de travail classique).
  13. Permis de professeur particulier (voir focus ci-dessous).

Chaque permis répond à des conditions propres (documents, durée, objet, compatibilité avec l’activité de l’entreprise) et doit être choisi en fonction de la situation concrète.

Focus : le permis de professeur particulier

Ce permis permet à des professionnels qualifiés d’offrir des cours privés à des élèves, y compris à des enseignants du public/privé, à des salariés, à des chercheurs d’emploi et à des étudiants (15–18 ans et universitaires). Il est gratuit et délivré pour deux ans. L’exercice de cours privés sans permis expose à des amendes et sanctions. La demande se fait via les canaux digitaux du MoHRE.

Conditions d’émission d’un permis

Le MoHRE vérifie notamment :

  • L’âge minimal de 18 ans (sauf régimes spécifiques pour mineurs/étudiants).
  • L’adéquation de la profession avec l’objet social et l’activité de l’entreprise.
  • La validité de la licence commerciale et l’absence de violations.
  • Le respect des exigences légales pour les professions réglementées (licences/équivalences).
  • La qualité du mandataire déposant la demande pour le compte de l’entreprise.

Le permis peut être refusé, non renouvelé ou annulé notamment en cas de documents inexacts, d’établissement fictif ou non actif, ou de non-conformité au Wages Protection System (WPS) et autres dispositifs de régulation.

Démarches : demande, renouvellement, annulation

Demande initiale

La demande s’effectue via les services en ligne du MoHRE ou la Work Bundle. Il faut fournir les documents d’identité et de qualification du travailleur, les pièces de l’entreprise, et s’acquitter des frais correspondants. Des examens médicaux et formalités de résidence/Emirates ID peuvent être requis en parallèle.

Renouvellement

Le renouvellement suppose le maintien des conditions d’émission (documents à jour, attestations/équivalences, paiement des frais selon la classification de l’établissement). Il convient d’anticiper afin d’éviter toute période d’irrégularité.

Annulation

La résiliation du permis nécessite une demande formelle, le règlement des éventuelles amendes (retard d’émission/non-renouvellement), la complétion des informations/justificatifs, et la confirmation que le salarié a perçu l’ensemble de ses droits dus. Des cas de non pénalisation de retard sont prévus par la réglementation dans des hypothèses limitativement listées.

Coûts et classification des entreprises

Le coût d’émission/renouvellement varie généralement d’environ 250 à 3 450 AED, en fonction de la catégorie de l’établissement (A, B ou C). Cette classification reflète le niveau de conformité de l’entreprise au droit du travail, au WPS, aux résolutions du MoHRE et aux politiques de diversité démographique. Les entreprises contrevenantes sont susceptibles d’être classées en catégorie C, avec des coûts plus élevés.

Sanctions : suspension des nouveaux permis

Un établissement peut se voir refuser l’émission de nouveaux permis en cas de violations telles que : manquements assortis d’amendes administratives, absence d’hébergement conforme aux normes de santé/sécurité, soupçons de traite des êtres humains, ou abus des accès aux systèmes du MoHRE. La durée de suspension et les modalités de régularisation sont précisées par les textes applicables.

Conséquences pratiques et bonnes pratiques

Pour l’employeur, la conformité documentaire (licence valide, contrats, fiches de poste cohérentes), le respect du WPS et l’anticipation des échéances de renouvellement réduisent les risques de suspension, d’amendes et de blocages opérationnels. Pour le salarié, l’obtention du permis adapté (p. ex. temps partiel, transfert, freelance) sécurise la relation de travail, les droits sociaux et la mobilité entre employeurs. Il est recommandé d’auditer les besoins (type de permis approprié) et de centraliser les démarches via les guichets digitaux officiels afin d’optimiser délais et coûts.

Le permis de travail constitue un pivot de la conformité sociale aux EAU. La diversité des régimes (temps partiel, mission, transfert, freelance, professeur particulier, etc.) permet d’adapter l’embauche à la réalité économique, sous réserve du respect des procédures et délais. En cas d’incertitude, un accompagnement juridique permet d’identifier le bon permis, d’éviter les écueils (documents incomplets, incohérence d’activité, non conformité WPS) et d’anticiper les coûts liés à la classification de l’entreprise.

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